Les femmes cyclistes du Stade rochelais
Cyclistes femmes du stade rochelais
Créée en 2019, l’équipe de cyclisme féminin du Stade Rochelais participe à la première édition du Tour de France femmes. Les six coureuses ne jouent en aucun cas la victoire finale, mais compte bien profiter de cette occasion pour briller.
Dans les paddocks du départ sur le Tour de France femmes, le Stade Rochelais cyclisme n’impressionne pas par sa taille. Le camping-car de l’équipe paraît bien petit face aux bus gigantesques d’équipes telles que Jumbo-Visma ou FDJ-Suez Futuroscope. Mais quand les coureuses passent sur le podium, vêtues du maillot jaune et noir bien reconnaissable de La Rochelle, elles bénéficient d’une belle côte de sympathie auprès du public.
Cyclisme et rugby, une association qui fonctionne
Au départ de cette première édition du Tour de France femmes, une Sud-africaine et cinq Françaises portent les couleurs de La Rochelle. Parmi elles, Séverine Eraud, championne de France 2019 de contre la montre, vit un rêve éveillé : "On nous reconnaît de plus en plus, grâce au rugby aussi bien sûr. On ne se prend pas la tête, on n'est pas fermées, forcément les spectateurs aiment ça."
Créée originellement en 2014, l’équipe s’affilie au club de rugby rochelais en 2019 et devient professionnelle. L’équipe change de nom, fini "Charente-Maritime", voilà le Stade Rochelais Charente-Maritime Cycling Team. Elle fait aujourd’hui partie des sept équipes de la Seconde division (UCI Continental) invitées sur ce Tour de France.
Une belle récompense pour Gérard Damiens, président de l’association qui gère le Stade Rochelais : "C’est un grand plaisir, on l’espérait bien évidemment. On n’avait pas des résultats probants, mais en tant qu’équipe française on est très heureux d’avoir été invités."
La marque Stade Rochelais
Ce Tour de France femmes à pour projet d'être une belle vitrine pour le cyclisme féminin, et constituer un grand pas vers la professionnalisation du sport, qui se fait progressivement. En Continental UCI, toutes les coureuses ne vivent pas de leur passion. Mais l’équipe est sur la bonne voie, favorisée par un partenariat avec le Stade Rochelais.
Ces dernières années, le club champion d'Europe se sert de la locomotive du rugby pour développer d’autres sports. Le basket d’abord, avec succès puisque le Stade Rochelais est promu en Pro B la saison prochaine. Puis le cyclisme, en donnant en 2019 un nouveau souffle au cyclisme féminin grâce à un soutien administratif, marketing, et en mettant à disposition ses installations.
Aujourd’hui, 14 personnes encadrent les coureuses pour le Tour. Pierre Venayre, directeur général du Stade Rochelais, a tenu à les accompagner sur une étape : "On a vraiment la volonté de continuer dans le temps. L’idée c’est de faire grandir la marque Stade Rochelais, avec ces sports d’équipes, qui nécessitent beaucoup d’engagement. On met toute notre énergie, et tous les moyens du Stade Rochelais au service des coureuses."
Pierre Thevenet
RMC SPORT
Trop de pression et d'incohérences sur le Tour de France féminin - insécurité
Loin des podiums, se joue un autre Tour de France Femmes. Celui des équipes à petits budgets ne visant ni le maillot jaune ni la victoire d'étape, au plus un brin de visibilité. Parmi elles, le Stade Rochelais connaît une première en enfer. Entre abandons et coureuses arrivées hors délais, elles ne sont plus deux Jaune et Noir depuis mardi soir.
Séverine Eraud, membre du Stade Rochelais, une équipe qui vit un Tour galère entre abandons et coureuses hors délais : "C’est une grosse course, toutes les filles sont là avec beaucoup d’ambition et les grosses structures n’ont pas trop le droit de se rater, dit-elle. Elles ne laissent pas la place, donc ça crée des chutes. Il n’y a pas de cadeau dans le peloton, tout le monde veut être devant." "Des filles abandonnent tous les jours à cause des chutes, renchérit Gaël Le Bellec, directeur sportif de Cofidis. C’est très nerveux, les filles sont de plus en plus fortes et roulent de plus en plus vite. Ça frotte, il y a des enjeux importants et il y a peut-être un petit manque de lucidité après cinq jours de course. Toutes les filles n’ont pas l’habitude de faire des courses de ce niveau." Au stress du Tour de France, avec la volonté de se montrer et de ne surtout pas rater un bon coup à l’avant, s’est ajoutée lors des premières étapes la crainte du vent et des cassures causées par celui-ci.
Vent, manque de clarté sur le parcours...
"Ça me rappelle le Tour 2021 chez les hommes, il y avait eu énormément de vent, et donc des chutes. C’est aussi la course la plus importante de la saison : il y a beaucoup de pression. C’est exactement la même chose chez les hommes", soulignait en début de semaine Marion Rousse, directrice de ce Tour. D’autres raisons sont avancées. Pour Jolien D'hoore, directrice sportive de l’équipe néerlandaise AG Insurance-NXTG Team, "la différence entre les équipes du top et les autres équipes est un peu trop grande, dans tous les domaines". "Un autre problème, ce sont les indications qui ne sont pas claires, ajoute-t-elle auprès de l’agence Belga. Beaucoup de rétrécissements de route sont uniquement indiqués avec un peu de peinture fluo rouge." C’est peut-être ce qui a causé l’erreur incroyable d’Elisa Longo Borghini ce jeudi.
En tête à 500 mètres de la ligne, l’Italienne de la Trek-Segafredo s’est trompée de route dans le dernier virage en tournant à gauche alors qu'il fallait aller à droite. La vainqueure du dernier Paris-Roubaix s’est vite aperçue de sa bourde, mais il était trop tard pour se replacer en tête de course. Sa seule consolation : ne pas avoir chuté.