Un moment de répit pour la planète
Une pause, juste le temps de faire le point sur les dégâts et les solutions.
Fenêtres ouvertes, nous sommes surpris par le chant des oiseaux, les cloches des églises et quelques aboiements de chiens. Presque plus de bruits de voitures, de motos pétaradantes, d'avions, de sonos assourdissantes. Le silence (du confinement). Rien que le confort du calme de la nature ! C'est tellement surprenant, inquiétant, au début même mystérieux, qu'il faut un moment pour l'apprécier. A Venise, sans les va-et-vient incessants des bateaux déversant des milliers de touristes, l'eau du canal redevient limpide. En Sardaigne, les dauphins fréquentent de nouveau les ports. A Paris, on a vu des canards se promener dans les rues !
Qualité de l'air
La Chîne a vu ses émissions de gaz à effet de serre s'effondrer d'au moins un quart en février/mars, avec une réduction de rejet de CO2 de 200 millions de tonnes. Des chercheurs avancent l'idée que cette réduction de la pollution a probablement sauvé 20 fois plus de vies que celles qui ont été perdues en raison du virus. Le scientifique Hervé le Trent nuance cette appréciation en estimant que ce n'est pas quelques jours de moins qui changeront le phénomène d'élévation de la température de la surface de notre planète, si rien n'est modifié urgemment.
Un déconfinement utile
Après cet avertissement donné par la nature, va-t-on continuer à manger des fraises à Noël et des tomates toute l'année ? Va-t-on épuiser les ressources des océans pour faire des engrais indispensables à l'agriculture intensive ? Comment justifier de faire des sauts de puce en avion (moins de 1000 km) pour se rendre à une réunion qui peut être réalisée en visioconférence ? Va-t-on continuer à laisser maltraiter les animaux élevés pour l'alimentation des hommes, en détournant le regard ? Peut-on persister à faire faire le tour de la Terre aux matières premières et aux objets manufacturés pour gagner quelques dollars au détriment des travailleurs ?
La rentabilité financière ne peut pas continuer à être l'alibi pour user et abuser sans vergogne des ressources de la Terre. Le progrès technologique doit bénéficier à tous les hommes pour améliorer leur vie. La misère et la faim d'un tiers de la population mondiale ne peuvent pas continuer à côtoyer la richesse incommensurable d'une poignée d'exploiteurs, sous peine de mettre gravement en danger notre civilisation à court terme.
Article extrait du bulletin VIE NOUVELLE n° 217 de mai/juin 2020.