Le VRAI Gros dégueulasse de Reiser
GROS DEGUEULASSE (1982) - Reiser
Le Gros dégueulasse est une BD de Reiser, dessinateur de génie qui, 37 ans après, nous fait toujours rire autant.
Extrait empreint d'un certain romantisme de notre pote le GROS DEGUEULASSE :
"J'aime bien péter dans les ascenseurs... Des pets doux, lents, feutrés et silencieux... ceux qui durent le plus longtemps. C'est drôle, j'ai remarqué que souvent, les gens devinent que c'est moi. Sont malins les gens, hein ? J'aime surtout péter seul, en compagnie d'une ravissante créature et m'éclipser très vite à l'étage suivant, juste avant qu'un cadre plein d'avenir, avec une classe folle prenne le relais. Le REGARD qu'on vous lance dans ces moments-là, on ne l'oublie pas !... "
Voici le VRAI gros dégueulasse :
Il a servi Hara Kiri pour l'autocollant "Bison Bourré" . Il logeait à coté des bureaux d'Hara Kiri et l'été il allait faire ses ablutions en slip dans la cour de l'immeuble ; c'est Cavanna qui a suggéré à Reiser d'en faire un personnage. Un vrai sans dent toujours bourré, jamais malade, mais mort à la fin...
SOURCE : Karak - dessinateur.
REISER Autodidacte du dessin, il présente ses dessins à Cavanna dès 1958 et publie dans le journal de ce dernier Les Cordées. En 1960, il participe à la création du mensuel Hara-Kiri fondé par Cavanna, Georges Bernier (Professeur Choron), père de Michelle Bernier, et Fred (Fred Othon Aristidès), magazine qui deviendra l'un des fleurons de la culture underground des années 1960. Après son retour du service militaire en 1963, il ne signe plus ses dessins de son pseudo Jiem mais de son nom de famille.
En 1966, il entre au journal Pilote où il collabore avec Gotlib, Alexis, Mézières, Mandryka, etc. En mai 68, il dessine dans Action, avec Siné et Wolinski. Après l'interdiction d'Hara-Kiri Hebdo en 1970, en raison de l'annonce irrespectueuse du décès du général de Gaulle (le fameux "Bal tragique à Colombey : un mort", amalgame iconoclaste de la mort du général et de l’incendie d’un dancing à Saint-Laurent-du-Pont en Isère où périrent 146 personnes), il collabore naturellement dès le premier numéro à Charlie Hebdo qui lui succède. Tout au long de sa carrière, Reiser a également publié dans La Gueule ouverte (il s'intéresse de très près à l'écologie, particulièrement à l'énergie solaire), BD, Charlie Mensuel, Métal hurlant, L'Écho des savanes (ce dernier avec la collaboration de Coluche), et Le Monde (été 1982).
Son œuvre est considérable. On retiendra ses personnages : Gros Dégueulasse, Jeanine… Ses dessins ont été rassemblés dans de nombreux recueils : Ils sont moches, La Famille Oboulot en vacances, Les Oreilles rouges, La Vie au grand air, Vive les femmes, La Vie des bêtes etc. La série des Sales Blagues publiée dans L'Écho des Savanes, poursuivie par Vuillemin, continue d'attirer un grand nombre de lecteurs.
Son humour, très cru pour l'époque, et souvent d'un mauvais goût assumé.
Jean-Marc Reiser décède le 5 novembre 1983 (à 42 ans) à Paris des suites d'un cancer des os et lors de son enterrement au cimetière du Montparnasse, l'équipe d'Hara-Kiri dépose sur sa tombe une gerbe sur laquelle on peut lire : « De la part de Hara Kiri, en vente partout ». Le mois suivant, un numéro spécial du journal reprend le titre d'un de ses dessins dont la cible était à l'origine le général Franco : « Il est allé au cimetière à pied ». Pour Reiser : « Reiser va mieux. Il est allé au cimetière à pied ».Selon Sylvie Coma, le dessinateur aurait demandé que les femmes viennent à son enterrement en porte-jarretelles et sans culotte et qu'elles enjambent sa tombe.
Cette tombe, d'une forme peu conventionnelle, a été brocardée par Pierre Desproges qui vouait une véritable admiration à Reiser. Elle présente en fait le profil d'une aile car Reiser était un passionné d’aviation (il est l’un des pionniers du vol libre français à travers l’expérimentation des ailes delta). Il croque les travers de ce milieu avec le trait féroce qui caractérise son œuvre : la crise de l’industrie aéronautique française et de l’aéropostale, les difficultés de Concorde, les grèves des pilotes d’Air France, les détournements d’avion, le choc pétrolier... Une exposition au musée de l'air a dévoilé ce côté méconnu de Reiser.
LA BELLE MANIF
PARIS - "Le futur commence ici": environ 200 jeunes étaient rassemblés ce vendredi 22 février 2019 à Paris autour de l'adolescente suédoise et égérie du climat Greta Thunberg, 15 ans, pour la deuxième journée d'une mobilisation française des jeunes pour le climat jusqu'alors timide.
Entourée par des dizaines de journalistes, la jeune militante devenue la coqueluche des défenseurs du climat, avait d'abord tenu une conférence de presse place de la République. Visage serré encadré de ses habituelles tresses, la jeune fille a plutôt laissé parler d'autres représentants de son mouvement "Fridays for future", venus de plusieurs pays européens.
"Je souhaite que les adultes prennent leurs responsabilités. Nous faisons grève parce que les gens ne font rien", a déclaré l'Allemande Luisa Neubauer, 20 ans. "C'est notre avenir. Cela touche tout le monde, mais c'est nous qui vivrons ici dans 20 ans", a commenté Dario Vareni, 20 ans, venu de Suisse pour l'occasion.
Les jeunes se sont ensuite rassemblés place de l'Opéra, pour une marche à laquelle participaient aussi les adolescentes belges Kyra Gantois et Anuna de Wever, visages du mouvement climat en Belgique. L'actrice Juliette Binoche et l'eurodéputé écologiste Yannick Jadot étaient également présents.
Juste avant le départ de la marche, ils étaient environ 200 devant l'Opéra, tenant des pancartes "Sauve la Terre, mange un lobbyiste", "Water is coming" ou scandant le slogan "on est plus chaud que le climat". Les manifestants ont sorti d'autres pancartes et slogans marquants pour l'occasion.
7500 personnes dans les rues de Bruxelles
Greta Thunberg s'est rendue célèbre en faisant la grève de l'école tous les vendredis, depuis l'été dernier, devant le Parlement à Stockholm pour demander aux élus d'en faire plus contre le changement climatique.
Depuis, son action a inspiré d'autres élèves: la jeunesse belge s'est mobilisée jeudi pour la septième semaine consécutive, avec 7500 personnes dans les rues de Bruxelles.
La Suédoise a défilé l'après-midi avec eux, après avoir exhorté l’Union européenne à se doter d'un objectif de réduction des émissions de gaz à effets de serre de 80% d'ici 2030.
"Je n'ai entendu aucune promesse concrète de la part de dirigeants et de responsables politiques, ils disent simplement qu'ils vont essayer de faire de leur mieux", avait déclaré Greta Thunberg.
CHARB
LE CHASSEUR DE CONS
Depuis qu’il avait pris la tête de CHARLIE en 2009, Stéphane Charbonnier lui avait redonné des couleurs. Celles d’un combattant de la laïcité à l’humour ravageur.
Maurice et Patapon, ce chien obsédé sexuel et ce chat sadique illustraient ses délires crayonnés.
Et les gros nez dont il affublait ses personnages…
Charb prit les rênes de CHARLIE HEBDO après le départ de Philippe Val pour France Inter. Il a perpétué l’esprit libertaire qui fut aux origines du journal. Ce souffle soixante-huitard, après son passage à « la Grosse Bertha » en 1991 ouvre la voie à une nouvelle génération de dessinateurs : Luz, Riss, dans le sillage des « historiques » : Gébé, Cabu, Wolinski. Né un an avant les barricades de la rue Gay-Lussac d’un père fonctionnaire PTT et d’une mère secrétaire, Charb était venu au dessin par admiration pour Cabu.
Au lycée de Pontoise, il passait le plus clair de son temps à buller, le crayon à la main et la tête dans les étoiles. Plus tard, l’élève travaille aux côtés du père du Grand Duduche (Cabu).
Laïc, foncièrement anticlérical et viscéralement athée, c’était un bouffeur de curés autant que d’imams et de rabbins, mais aussi de militaires. Etre accusé de racisme ou d’islamophobie le mettait hors de lui ; il se plaisait à tenir une chronique sous le titre « Charb n’aime pas les gens ». En fait, il n’aimait pas les cons. Adepte du slogan « mort aux cons », l’indépassable précepte d’HARA-KIRI, ancêtre de CHARLIE, Charb y ajoutait une petite touche personnelle : « A bas les fumeurs ».
Sa maxime : « Je préfère mourir debout que vivre à genoux » .
Il y a été fidèle jusqu’au bout.
Source : Le Nouvel Obs.
Mon dessin du 20 février 2019 :