La gare de La Rochelle en décembre 2022
L’histoire de la gare et de son quartier n’en finit pas ; elle commence en 1857 à l’arrivée du chemin de fer en provenance de Paris-Orléans-Poitiers. La Rochelle était alors un terminus et l’on installa une gare de voyageurs en bout de ligne au nord de l’actuel bassin des Chalutiers.
La Compagnie des Charentes décida en 1862 de construire une deuxième ligne de chemins de fer longeant cette fois le littoral atlantique (Nantes-Bordeaux) ; il fallut donc une deuxième gare un peu plus tard (1872).
Puis l’État racheta la Compagnie des Charentes en 1878 et le trafic s’intensifia ; bientôt la nouvelle gare ne suffit plus ; il fût donc décidé d’investir les terrains de l’ouvrage à cornes. Mais les militaires s’y opposèrent. Les terrains militaires ne purent être acquis qu’en 1908. La construction de l’édifice actuel, amorcée en 1910, fut interrompue par la guerre et ne put être achevée qu’en 1922 . Après la mise en service de la gare de La Rochelle-Ville en 1922, l’ancienne gare de La Rochelle-PO est transformée la même année en gare de marchandises avec suppression de sa marquise et fin 1980, elle est entièrement démolie . Conçue par l’architecte Pierre Esquié, la gare actuelle , avec son campanile de 45 m de haut, est considérée comme l’un des ouvrages ferroviaires les plus importants de France. Elle est classée monument historique depuis 1984.
Le pont de Tasdon qui enjambe les voies pour relier la ville au quartier sud de Tasdon avait été quant à lui réalisé en 1912. La première gare ne fut fermée et détruite qu’en 1921. L’urbanisation et les accès du quartier ont toujours été l’objet de longs palabres politiques. L’accès sud de la ville est stratégique puisqu’il délivre un laissez-passer direct sur le vieux port. Il a fallu près de quarante ans, de 1910 à 1950, pour parvenir à aménager le quartier ; la grande avenue de Strasbourg (aujourd’hui du Général de Gaulle), qui reliait le quartier Saint Nicolas à la gare fut longée d’immeubles de vague style Louis XIII, alors que le square, réalisé en 1924 face à l’aile sud de la gare, était vivement contesté au sein même du conseil municipal car on craignait qu’il devienne un repaire de brigands. C’était autrefois un dépôt de charbon. Mais malgré les cahots du lent développement de ce quartier de la gare, l’arrivée du chemin de fer aura ouvert les portes au tourisme de masse à La Rochelle. Dès le tout début du XXème siècle, on vint de Paris, de Saintes, Bordeaux, pour passer un jour ou deux au pied des tours ou à la plage de la Concurrence. Et ce, d’autant plus qu’il était particulièrement aisé de circuler dans LR grâce au tramway qui, toutes les vingt minutes, desservait les principaux quartiers de Tasdon à La Pallice en passant par la gare et le port.
La gare actuelle de La Rochelle (inaugurée en 1922) est régulièrement citée parmi les plus belles de France. "C'est un très beau témoignage de l'architecture publique du début du 20e siècle" confiait l'historien Gérard Blier à France Bleu La Rochelle lors d'un concours organisé par la SNCF. Dans les années 1900, son architecte, Pierre Esquié, a conçu la gare pour faire écho aux Tours de La Rochelle. Au-delà de son emblématique campanile, sa tour-horloge qui culmine à 45 mètres de haut, si on prend le temps d'observer la façade, on peut y repérer des évocations de la faune marine : crabes, langoustes, coquilles Saint-Jacques, poissons, etc. Le campanile, les façades et toitures, le hall et ses mosaïques signées Auguste Binet, sont inscrits au titre des monuments historiques.
Le 19 novembre 2022, la gare fêtait ses 100 ans et sa rénovation -parvis -passerelle.
Voici à présent mes photos de la gare telle qu’elle est en décembre 2022, son parvis, sa passerelle :