La réponse pertinente de Joëlle Meskens à Nicolas Bedos :

Publié le par Eliane Roi

Dans un message sur Instagram, Nicolas Bedos appelle à la désobéissance face aux mesures prises contre le Covid. “Nous devons vivre, quitte à en mourir.”
                                ......................(?)....................
 Joëlle Meskens est correspondante à Paris pour le quotidien belge Le Soir .
Texte de Nicolas Bedos :
"Bon, allez, soyons francs : Arrêtez tout. TOUT. Les masques. Les confinements. Excepté face à vos parents très fragiles (quand ils le souhaitent, ce qui n'était pas le cas de mon père, meurtri à mort d'être privé de notre amour). Vivez à fond, tombez malades, allez aux restaurants, engueulez les flicaillons, contredisez vos patrons et les lâches directives gouvernementales. Nous devons désormais vivre, quitte à mourrir (nos aînés ont besoin de notre tendresse davantage que de nos précautions). On arrête d'arrêter. On vit. On aime. On a de le fièvre. On avance. On se retire de la zone grise. Ce n'est pas la couleur de nos coeurs.  En ce monde de pisse-froid, de tweets mélodramatiques et de donneurs de leçons, ce texte sera couvert d'affronts, mais peu m'importe : mes aînés vous le diront : Vivons à fond, embrassons-nous, crevons, ayons de la fièvre, toussons, récupérons, la vie est une parenthèse trop courte pour se goûter à reculons. Nicolas Bedos."
Réponse de Joëlle Meskens :
-Cher Nicolas Bedos. Vous avez réalisé l’an dernier un joli film. Dans La Belle Époque, le personnage de Daniel Auteuil faisait le choix de remonter le temps. Quarante ans en arrière pour revivre un grand amour. C’était tendre, profond, et amenait à réfléchir sur la vie, son sens, le temps qui passe et, bien sûr, sur la mort.
Mais comment dire qu’aujourd’hui, d’époque, vous vous trompez monstrueusement ? Dans un post Instagram devenu viral (c’est le mot !), vous vous foutez de la gueule du monde. Vous écrivez : “Arrêtez tout. TOUT. Les masques. Les confinements. Excepté face à vos parents très fragiles (quand ils le souhaitent, ce qui n’était pas le cas de mon père). Vivez à fond, tombez malades, allez au restaurant, engueulez les flicaillons, contredisez vos patrons et les lâches directives gouvernementales. Nous devons désormais vivre, quitte à en mourir.”
Wow ! Avec ce flamboyant “jouir sans entraves”, on vous aurait applaudi en mai 1968. Mais là. Sérieusement ? Le Covid n’est pas un conservatisme contre lequel il conviendrait de prôner la désobéissance civile. Les mesures de prophylaxie, pas une idéologie. Oh, on voit bien ces discours qui se répandent sur fond de ras-le-bol des efforts exigés. La liberté sacrifiée. Le “totalitarisme” qui guette. Et ces appels à une pseudo “résistance”, tout ça. Faut-il rappeler qu’on ne se bat pas ici, par millions, contre des idées mais contre un virus ?
Passons sur les flicaillons et les “lâches” directives. Il en faut du courage, au contraire, pour prendre des mesures impopulaires.
                          Injure aux soignants
Votre appel n’est pas seulement d’une irresponsabilité crasse. Il est aussi d’un égoïsme forcené. De quelle liberté parle-t-on, là ? De celle des soignants qui se sont donnés corps et âme pour sauver des vies (sacrifiant la leur, parfois) et s’apprêtent à le refaire ? Vous leur faites injure. De quelle liberté parle-t-on ? De celle des aînés qui pourraient à nouveau être empêchés de revoir leurs proches quand l’épidémie aura à nouveau tellement flambé que les maisons de retraite seront à nouveau fermées ? Sans blague. “Arrêtons d’arrêter !”, intimez-vous aux “pisse-froid”. “Vivons !” Mais la vie, aujourd’hui, C’EST le masque !
Le masque, c’est la garantie de voir qui on veut, tant qu’on veut. D’emmener ses mômes à l’école. De les empêcher de décrocher. De faire vivre les cinémas, les théâtres, les salles de concert, les bars, les restaurants. Le masque, c’est la garantie d’être soigné à l’hôpital pour autre chose que le Covid. De ne pas reconfiner. De se déplacer. De franchir des frontières. D’éviter que des milliers de gens perdent leur emploi.
Mais quoi ? C’est si dur de porter un morceau de papier sur le nez ? Quelle souffrance ! Quel supplice ! Vous avez raison, pour en finir avec cette torture, ces élastiques qui serrent, là, ce gel qui colle sur les mains, pouah, et cette distance d’un mètre qui n’empêche pourtant pas de dire “Je t’aime”, envoyons tout valdinguer. Et qu’importe ceux qui mourront étouffés ou n’auront plus l’âge pour être encore soignés quand viendra l’heure de trier les patients.
Dans le merveilleux monde de Darwin, les plus résistants trinqueront à la liberté.
Joëlle Meskens.

Sources : Le Courrier International et le journal belge Le Soir.

__________________________

Je n'ai rien à ajouter sinon que je partage à 100 % la réponse de Joëlle Meskens.

J'évite de mettre des espaces entre les paragraphes parce que la publicité s'y insinue, dérangeant le texte et contre notre volonté.

 

Joëlle Meskens :

La réponse pertinente de Joëlle Meskens à Nicolas Bedos :

MERCI MADAME !

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
C
et moi,,je suis à 100% du côté de Nicolas Bedos, vivre c'est risqué et finit toujours par la mort, je refuse qu'on empêche la jeunesse de vivre, qu'on tue la culture, qu'on égratigne l'économie, qu'on nous prive de relations sociale et amoureuse, pour me protéger moi vieille ayant vécu une belle vie et qui tend vers la mort virus ou pas ! sept milliards d'humains en vie pour un million de morts ... beaucoup plus en guérissent in finé tout cela pour ça ... ça fait réfléchir aux multiples maux qu'on nous fait encourir <br /> amitié .
E
Merci Jean-Pierre ; c'est aussi en mémoire de notre ami décédé au moment du pic de la pandémie et qui s'est retrouvé en chambre froide à Rungis, que nous continuerons à porter le masque, le gel, et respecter les gestes-barrières, seuls moyens pour le moment de se prémunir contre ce virus (en attendant un vaccin) et nous continuerons à mettre en garde les jeunes qui se laisseraient tenter par les paroles dangereuses de l'extrême-droite, qui manifeste contre le port du masque et incite tout le monde à faire la fête, au risque de contaminer enfants, fragiles et vieillards.
C
Si vous aviez perdu un proche mort de cette saloperie, comme moi mon pote. Qui fut laissé pour compte, ou plutôt "condamné" car trop "âgé" ...malgré qu'il était, hormis un "bobo" bénin, en bonne santé...Un masque aurait sans doute suffit...MAIS...à l'époque ce n'était pas utile, voir même dangereux...Alors quand les incohérents (et je suis gentil) qui nous gouvernent prennent des mesures, certes contraignantes, j'applique le principe de précaution...même si je ne suis pas sûr du résultat...parce que ça me protège et ça protège AUTRUI ! Votre comptabilité "macabre" m'interpelle gravement, elle relève à mon avis des organisations sociétales claniques des début de l'humanité. Il y a 90 ans une idéologie s'appuyant sur la supériorité de certains groupes "d'humains" prenait le pouvoir en Allemagne...50 à 55 millions de morts, (bon il y avait à l'époque 5 milliards d'humains)...Je l'ai écris ces propos font le jeu de l'extrême droite...reste à savoir si c'est en toute connaissance ou pas ? ...Il est de la responsabilité des pouvoirs politiques mais aussi des citoyens de réfléchir à un avenir ou avec les changements climatiques le permafrost risque de remettre à jour des bactéries et virus vieux de dizaines milliers d'années pour lesquels nous ne sommes pas préparé ! ...Les propos de ce" petit trou du cul" d'enfant gâté sont irresponsables car il influence des jeunes dont les raisonnements sont déjà perturbés par par les incohérences et les mensonges des politiques et de certains "scientifiques" en mal de notoriété !
R
Un enfant gâté qui cherche à se faire un prénom ? Magnifique réponse de la journaliste ! <br /> Mon père a traversé 3 guerres ( je dis bien 3!) et il est content de voir le lendemain tous les jours. Alors que j'aille m'occuper de lui et de ma mère avec un masque, ça lui importe peu. D'ailleurs lui aussi suit les recommandations à la lettre. Pour ma maman, je vois que ce sont les petites bises qui lui manquent terriblement. Mais en les protégeant, je me protège moi aussi !
E
Bien vu, Anny ! Merci pour ton commentaire. Je t'embrasse très fort.
P
coucou Eliane, Bedos pousse le bouchon un peu trop loin, il deconne, et j'approuve la reponse de cette journaliste belge , bises
E
Merci René ! Ton commentaire ne me surprend pas ; tu as une vision lucide des choses.<br /> Grosses bises et à tout bientôt !
C
J'en ais marre de cette "gôche" caviar, qui a pourtant parfois du talent, et pour quelque uns des sursauts d'humanisme....mais qui parle sans connaître la vie des gens, qui eux font tourner pas leur travail (trop) souvent mal rémunéré, ces premiers de corvées...de cette "gôche" qui sait mieux que moi ce que j'ai besoin...ou envie, de cette "gôche" qui veut faire notre bonheur ...sans nous...cette gôche, comme aujourd'hui le plutôt talentueux Bedos fils, qui ne se rend (?) pas compte qu'il envoi ces compatriotes à la mort, et fait une fois de plus le lit de la politique de la fille du borgne de St Cloud ...Ce coup là, Nicolas, tu n'as même pas l'excuse d'avoir bu !
F
Bien sûr, il ne faut pas jouer au plus mariol avec cet épouvantable virus et sacrifier des vies pour que d'autres jouissent à fond de la-leur...<br /> Bien sûr que ce masque est gênant, non pas qu'à porter mais parce qu'il ne montre qu'une partie des visages le haut et les yeux qui peuvent encore manifester tous les ressentis intérieurs. Et même s'il cache la bouche, il n'empêche pas la parole.<br /> Oui, l'humanité est mise à rude épreuve en ce moment , mais gardons raison comme Joëlle Meskens sans tapage, elle a donné une belle réponse au propos débridé de Nicolas Bedos cet "enfant gâté"...<br /> Amitiés des Farfadets du Poitou qui ne laissent tomber le masque sur les genoux ...
E
Lorsque j'ai vu le vilain romain Coronavirus dans la BD d'Astérix (plus loin dans le blog : "Astérix et la Transitalique"), j'ai été surprise ; je pensais comme beaucoup que c'était nouveau, récent. Que néni. Il y a déjà eu des formes bénignes de coronavirus, qui sont en fait plusieurs sortes de rhumes et grippes dans le passé, et moi-même je l'ai déjà attrapé, en 2013, avec perte de l'odorat ; mon odorat est revenu après une rééducation olfactive et ma toubib m'a confirmé qu'il y avait bien eu des cas de coronavirus moindres en 2013. C'est une grosse grippe, certains microbes sont plus dangereux que d'autres et les personnes les plus fragiles dégustent alors que les gens en pleine forme vivent ça comme un simple rhume -c'est ce qui s'est passé pour moi-. Ceci dit, il n'y a que le masque et les gestes-barrières qui nous permettent à l'heure actuelle de lutter contre le corona19 et porter le masque est un respect des autres, Monsieur Bedos, il suffit d'être patient, un remède et/ou un vaccin arriveront, vous pouvez vous passer de faire la fête pendant quelques mois. Nous ne sommes pas en guerre, contrairement à ce qu'affirme Monsieur Macron, nos parents ont vécu bien pire, de 39 à 45, que le fait que l'on doive porter une masque sur le nez et se laver les mains.<br /> Merci Patrice pour ton commentaire.<br /> Je t'embrasse.
R
Coucou ! Je découvre à l'instant les deux textes ! En effet, effarent celui de Nicolas Bedos, et du coup, je partage comme toi l'avis de Joële Meskens dans sa réponse.
E
Merci Hugues ; je ne doutais pas de ta réaction. Certains devraient tourner leur langue plusieurs fois dans leur bouche avant de parler et relire leurs textes avant de publier.<br /> Oui on peut rester quelques mois sans faire la fête, ça ne nous tuera pas...<br /> Oui on se refera des bisous et des poignées de main ; après le vaccin...<br /> Oui le capitalisme va en profiter pour nous voler encore pluss...<br /> Non le fait qu'on l'attrape TOUS ne nous immunisera pas ; la preuve, certains ont été testés positifs plusieurs fois...<br /> Non les jeunes ne sont pas plus à l'abri que les anciens...<br /> Non les gens ne veulent pas forcément "s'éclater" le soir dans les bars et les restaurants . sortir le samedi soir n'a jamais été obligatoire, on peut AUSSI s'éclater chez soi, et le confinement peut-être aussi source de créativité, loisirs, lectures, repos.<br /> Grosses bises non contagieuses, Hugues !<br /> Parlons vélo.