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Eliane Roi

Qui a créé la Sécu ?............ Ambroise Croizat

Ambroise Croizat
était fils d’ouvrier.  En 1906, son père, Antoine Croizat, organisa l’une des premières grèves pour revendiquer une protection sociale, à travers une caisse de secours qui garantirait une couverture en cas d’accident ou de maladie. Après avoir été licencié à la suite de ces grèves, sa famille part pour Ugine, puis Lyon, où Ambroise devient ouvrier dès l’âge de treize ans, et entre aussitôt à la CGT.
Ouvrier métallurgiste à treize ans, député communiste du Front populaire, Ambroise Croizat participe à l’élaboration, dans la clandestinité, du programme du Conseil National de la Résistance qui débouche sur les ordonnances des 4 et 19 octobre 1945 relatives à la création de la Sécurité sociale.  Il déclarait alors : « Dans une France libérée, nous libérerons les Français des angoisses du lendemain ».

En 1936, il devint secrétaire général de la Fédération des métallurgistes de la CGT unifiée. Surtout, la même année, il fut  élu député de Paris, mandat au cours duquel il sera rapporteur de la loi sur les conventions collectives à la Chambre.

 

Qui a créé la Sécu ?............ Ambroise Croizat

A partir de 1945, Ambroise Croizat est Ministre du Travail sous différents gouvernements successifs. Ministre du Travail du général de Gaulle du 21 novembre 1945 au 26 janvier 1946, puis Ministre du Travail et de la Sécurité sociale du 26 janvier au 16 décembre 1946 (successivement gouvernements Gouin et Bidault) et du 22 janvier au 4 mai 1947 (gouvernement Paul Ramadier, fin de la participation communiste au gouvernement).
En tant que Ministre du Travail, il s’engagea sur la création des comités d’entreprise, mais aussi sur la médecine du travail, la formation professionnelle, la réglementation des heures supplémentaires, ou encore sur le statut des mineurs, sur les retraites…
À la tête de ce ministère, il dépose pas moins de quarante-cinq projets de loi. Il y joue également un rôle majeur dans l’implantation des caisses sur l’ensemble du territoire à travers la mise en place de 138 caisses primaires d’assurances maladie ainsi que les 113 caisses d’allocations familiales, entre novembre 1945 et juillet 1946. Pour ce faire, il s’appuie sur les travailleurs et les militants de la CGT avec lesquels il semble garder un contact permanent. Aussi s’adresse-t-il à eux le 12 mai 1946 : « Rien ne pourra se faire sans vous. La sécurité sociale n’est pas une affaire de lois et de décrets. Elle implique une action concrète sur le terrain, dans la cité, dans l’entreprise. Elle réclame vos mains … »

 

Qui a créé la Sécu ?............ Ambroise Croizat

Michel Etiévent, écrivain, historien, jounaliste, auteur d'une quarantaine d'ouvrages, a permis à travers ses écrits et documents de retracer la biographie d'Ambroise Croizat, le grand oublié de la création de la Sécurité Sociale. Ce formidable travail de mémoire collective devrait être l'outil de base sur ce qu'ont été les luttes et conquis pour un monde meilleur pour les générations futures et c'est grâce à ces récits que ne tomberont pas dans l'oubli ces hommes et ces femmes qui ont su donner aux siècles le goût de la solidarité, de la dignité et de la fraternité.

 

Qui a créé la Sécu ?............ Ambroise Croizat

Gilles Perret, également, est l'auteur du film "La Sociale" sur l'histoire de la Sécu et du film "les Jours heureux" qui retrace l'histoire des conquis issus du programme du Conseil National de la Résistance.
 

Qui a créé la Sécu ?............ Ambroise Croizat
Qui a créé la Sécu ?............ Ambroise Croizat

La suite de l’histoire de la Sécurité sociale et des retraites est quant à elle marquée par une série de réformes relativement récentes qui ont eu pour effet de les vider peu à peu de leur substance. Elles ont ainsi subi des attaques répétées de la part de ces gouvernements successifs, toujours selon l’objectif annoncé de « sauver » la Sécurité sociale, ou de « garantir les retraites », mais qui masque en fait une volonté inavouable de libéraliser le système de protection sociale, de surcroît lorsqu’ils traitent de sa nécessaire « modernisation » pour l’adapter aux défis contemporains.
Il suffit de lire Denis Kessler pour comprendre que c’est l’ensemble de l’édifice social bâti dans le sillage du CNR qui est en danger.  Éditorialiste à Challenges, ancien vice-président du MEDEF, directeur général de la compagnie d’assurances privées AXA et président de la Fédération française des sociétés d’assurances, il apparaît comme le porte-parole des détracteurs du système de protection sociale « à la française ». Il se donnait ainsi en 2007 la mission d’influencer la politique du gouvernement, en déclarant : « Le modèle social français est le pur produit du Conseil national de la Résistance. […] Il est grand temps de le réformer. […] La liste des réformes ? C’est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance ! »
Ces propos, qui visaient à disqualifier la modernité de la Sécurité sociale en reprenant un argumentaire déjà employé par le CNPF en 1948, louaient la nouvelle génération de dirigeants, incarnée selon lui par Nicolas Sarkozy, et sûrement plus encore, dix ans plus tard, par Emmanuel Macron, génération qui n’a pas peur de « désavouer les pères fondateurs ».
Décrit comme dépassé et incompatible avec le contexte économique et social du XXIe siècle, le modèle social français est ainsi remis en cause par une série d’attaques violentes et répétées contre les conquêtes du CNR.
C’est précisément cette casse que le président de la République a appliquée depuis son arrivée au pouvoir : finir le travail de sape engagé par ses prédécesseurs, afin d’en finir avec le modèle social que Croizat, avec d’autres, avait mis en place pour « en finir avec la souffrance et l’angoisse du lendemain. »
À ce titre, le « nouveau monde » d’Emmanuel Macron et le système de retraites par capitalisation qu’il s’obstine à imposer aux Français sonnent bel et bien comme un bond en arrière, un recul jusque-là inédit. Convoquer la mémoire de Croizat, et celle des centaines de milliers – du million ? – de personnes qui descendirent dans les rues de Paris lui rendre un dernier hommage, lors de son enterrement, c’est rappeler l’héritage révolutionnaire inestimable qu’il nous a légué, et lutter contre la condamnation à l’oubli qui guette l’une des institutions les plus populaires auprès des Français.

L'après coronavirus :
Le "monde d'après", c'est que le gouvernement s’apprête à réduire de nouveau les services que rend la Sécu au pays, en la privant de ressources au nom de la crise sanitaire.


” Ne parlez pas d’acquis sociaux, mais de conquis sociaux, parce que le patronat ne désarme jamais. ” déclarait Ambroise Croizat.


Sources : les livres et biographies d'Ambroise Croizat de Michel Etiévent "Ambroise Croizat ou l'invention sociale", aux Editions Gap et "Marcel Paul, Ambroise Croizat Chemins croisés d'innovation sociale" aux éditions Gap.
ET    LVSL  Le Vent Se Lève, qui  est un média d’opinion qui a pour ambition de faire vivre le débat intellectuel et de travailler à une refondation de la pensée progressiste .

 


Mes dessins d'Ambroise Croizat :

 

 

 

Qui a créé la Sécu ?............ Ambroise Croizat
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Qui a créé la Sécu ?............ Ambroise Croizat
Qui a créé la Sécu ?............ Ambroise Croizat
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C
"LE MÉCONNU DE LA SÉCU": Ambroise CROIZAT....<br /> <br /> La Nation est souvent reconnaissante à ceux qu'elle considère comme ayant fait de grandes ou belles choses pour le pays et ses citoyens...Parfois, comme pour certaines "légion d'honneur", elle se trompe ou récompense la veulerie. Mais il y a de grands hommes qui par leur travail, leur dévouement, leur altruisme, leur pugnacité ont réalisé une œuvre majeur pour le pays et ses citoyens se voient exclus de cette reconnaissance historique. C'est le cas du "grand méconnu de la sécu" : AMBROISE CROIZAT. Les historiens officiels en bons politicards l'ont effacé, gommé, fait presque disparaître de l'histoire de France contemporaine, au point même qu'il ne figure pas sur les plaques commémoratives des écoles des cadres de la sécu (voir le film les jours heureux), alors que celui de Pierre Laroque lui y figure à juste titre. Croizat, ministre des travailleurs et de la sécurité sociale fut à la libération chargé de mettre en œuvre cet outil sociale solidaire sur les bases définies par le CNR. Ce genre de mission suppose en premier lieu une action politique : tracer et veiller au respect des orientations et les faire traduire en textes légaux applicables c'est le rôle du ministre, Croizat. Pour cela il s'entour d'un cabinet et d'un haut fonctionnaire capable de traduire ces orientations en textes juridiques constitutionnels. Afin de les soumettre aux suffrages des parlementaires. C'est le rôle du haut fonctionnaire Pierre Laroque. L'entente et la cohésion entre le ministre et le haut fonctionnaire fut telle que la mise en œuvre de ce pilier de notre société aboutit avec succès ; malgré les tentatives d'ingérences de politiques et du patronat. La rancune de ces derniers fût telle que dès 1947 et l'éviction des ministres du PCF, que Croizat, l'ouvrier métallo, le militant CGT, le communiste, le député (celui du chemin de l'honneur) disparu des tablettes de l'histoire officielle ; comme si lui son œuvre n'avaient pas existé. L'imposture consiste de la part du capital et des ses valets à attribuer au seul Pierre Laroque la "paternité" de la sécu ! Ce n'est pas étonnant puisque la sécu et le programme du CNR "les jours heureux" sont le fruit de la philosophie humaniste des Résistants, alors que le capital, ses représentants, eux étaient dans le camp de la collaboration ! Oublier Ambroise Croizat de nos jours, se serait laisser détricoter ce qui reste de notre protection sociale. Pour recourir quasi exclusivement à la charité, au caritatif pour revenir au" social" du 19 éme siècle...et revivre les roman de Zola, et Victor Hugo...!
P
un grand bravo pour ton article sur Ambroise Croizat, ce grand homme, dont on ne parle pas, quand on parle de la secu ! le createur de la secu, c'est vrai que le patronat ne desarme pas, et va chercher a liquider la secu, ils ne s'en cachent meme pas, on ne va pas nous proposer le modele americain, quand meme ! je pense que ce sera difficile a faire admettre aux français , la secu c'est sacré chez nous ! merci a Ambroise Croizat , amitiés et bises