4 Février 2019
TALLULAH BANKHEAD
Cette comédienne acidulée fut un monstre sacré de la scène mais une star ratée.
La Paramount voulait faire d’elle la nouvelle Marlène Dietrich, alors qu’elle aurait pu triompher comme dans le Lifeboat de Hitchcock.
Héritière d’une riche famille sudiste, elle devient actrice par esprit de contradiction. Après deux films muets, elle s’expatrie à Londres où naît sa réputation de monstre sacré du théâtre anglo-saxon. Nez long, yeux immenses, voix rauque, rire expansif, Tallulha a de la répartie, de l’insolence et du « chien » mais elle n’est pas assez « glamour » pour les studios.
Hollywood l’appelle, lui fait un pont d’or mais ne sait pas utiliser son côté flamboyant et son franc-parler. Elle avoue à Mary Pickford qu’elle ne l’aime pas, à une époque où la blonde comédienne règne sur Hollywood avec Douglas Fairbanks. Cela crée un drame dans le village de Hollywood. Et dans sa carrière, Tallulah tourne des mauvais mélos. George Cukor s’amuse avec elle dans Tarnished Lady (1931), le studio se joue de son talent dans des films de série B.
Retour à Broadway
Elle part pour Broadway où elle fait quelques-unes des plus grandes créations de la scène. On la dit fantaisiste, scandaleuse. Un jour, le président des Etats Unis Harry Truman veut la complimenter, elle lui raccroche au nez. Elle épouse John Emery. Elle est inoubliable en journaliste sophistiquée tapant à la machine dans un radeau perdu en plein océan (Lifeboat). En 1945, elle est une tsarine de fer, vulnérable aux beaux officiers, dans Scandale à la cour, d’Otto Preminger.